Référendum sur l’indépendance de l’Écosse
Les habitants de l’Écosse, une région
située au nord du Royaume-Uni, se prononceront en automne 2014 sur
l’indépendance de leur région. Ce référendum est voulu par le Parti national
écossais (SNP, social-démocrate, indépendanti ste) d’Alex Salmond, au pouvoir en Écosse depuis 2007. Un
accord a été signé le 15 octobre 2012 entre le Premier ministre britannique David Cameron et le Premier ministre écossais Alex
Salmond afin de régler les modalités du référendum. Cette page sera
régulièrement mise à jour et complétée en fonction de l’actualité de la campagne
référendaire.
Quelques brefs rappels sur l’Histoire de l’Écosse
Un royaume écossais indépendant a existé
officiellement entre 843 et 1707. L’Union entre l’Angleterre remonte toutefois
au 24 mars 1603, date à laquelle le roi Jacques VI d’Écosse et monté sur le
trône anglais pour devenir également Jacques Ier d’Angleterre.
L’Écosse a longtemps été simplement l’un des pays
constituant le Royaume-Uni, tout comme l’Angleterre et le Pays de Galles, sans
autorités élues. En 1998, le gouvernement travailliste de Tony Blair a promulgué
le Scotland Act qui a créé un parlement et un gouvernement
écossais, doté de pouvoirs étendus. Un référendum avait auparavant été organisé,
le 11 septembre 1997: 74.3% des Écossais avaient accepté la création d’un
parlement écossais et 63.5% des Écossais avaient accepté que l’Écosse ait des
compétences en matière fiscale.
Les travaillistes du Labour ont remporté les
premières élections régionales de 1999, puis celles de 2003. En 2007, le Parti
national écossais (SNP) est devenu le premier parti de la région et a formé un
gouvernement minoritaire avec l’appui des écologistes. Lors des élections régionales écossaises de
2011, le SNP a obtenu la majorité absolue des sièges et a donc pu
mettre en oeuvre sa promesse d’organiser un référendum sur l’indépendance de
l’Écosse.
Qui pourra se prononcer sur l’indépendance de l’Écosse?
Le référendum sera ouvert à l’ensemble des
citoyens britanniques résidant en Écosse, aux citoyens du Commonwealth et de
l’Union européenne résidant en Écosse, aux membres de la Chambre des Lords
résidant en Écosse ainsi qu’aux membres de l’administration et des forces armées
britanniques qui sont enregistrés pour voter en Écosse. Les personnes âgées de
seize et dix-sept ans pourront également se prononcer si elles s’enregistrent
sur les listes électorales.
Quels sont les enjeux du référendum sur l’indépendance écossaise?
Les débats sur l’indépendance écossaise auront
évidemment une forte dimension identitaire, l’Écosse ayant une
identité forte et nombre d’Écossais étant fiers de leur appartenance au monde
celte, à l’image des Irlandais ou des Gallois. L’identité écossaise ne sera
toutefois pas le seul facteur qui influencera les Écossais, d’autres enjeux plus
terre à terre entrant également en ligne de compte. En voici un aperçu:
La dimension économique,
c’est-à-dire la question de savoir si l’Écosse s’en sortirait mieux ou moins
bien en tant qu’État indépendant pourrait être déterminante pour l’issue du
référendum. Les Écossais ont actuellement des revenus par habitant supérieurs à
la moyenne britannique, notamment grâce à la production d’hydrocarbures. Les
réserves de pétrole écossaises ne sont toutefois pas infinies.
Le choix de la monnaie –
conserver la livre britannique, adopter
l’Euro ou, moins probablement, créer une monnaie propre – sera
également l’un des points à discuter lors de ce scrutin.
La dimension militaire de la
question est double:
- D’une part, une Écosse indépendante devrait probablement constituer une armée, comparable en taille à celle d’autres petits pays. Le SNP, qui a longtemps été opposé à une adhésion de l’Écosse à l’OTAN, a levé son opposition en 2012.
- D’autre part, l’Ecosse abrite actuellement des bases de l’armée britannique, notamment la base navale de Clyde où est stationné l’arsenal nucléaire du pays. Le SNP a d’ores et déjà qu’une Écosse indépendante serait dénucléarisée et le Royaume-Uni devrait donc trouver urgemment un lieu de subsitution.
Les opposants à l’indépendance de l’Écosse
insistent sur le fait qu’une Écosse indépendante serait marginalisée au sein de
l’Union européenne et de l’ONU. Il est en revanche peu probable que le
Royaume-Uni s’oppose à une adhésion écossaise.
Position des partis politiques écossais sur l’indépendance
Le Parti national écossais (SNP) d’Alex Salmond
et les Verts écossais sont favorables à l’indépendance de l’Écosse, tandis que
le Parti travailliste (Labour), le Parti conservateur et les
Libéraux-Démocrates y sont tous opposés.
Lors de leur conférence annuelle du 27 octobre
2012, les Libéraux-démocrates écossais ont demandé plus d’autonomie pour
l’Écosse. S’ils s’opposent à l’indépendance, ils souhaitent en revanche que le
parlement écossais soit doté de nouvelles compétences, notamment en matière
financière.
Sondages sur le référendum sur l’indépendance écossaise
Les sondages effectués jusqu’à maintenant en
Écosse indiquent tous qu’une large majorité des Écossais sont opposés à
l’indépendance de leur région. Les sondages publiés depuis le début de l’année
2012 donnent entre 27% et 37% de oui, contre 45% à 60% de non. Les chances de
succès des indépendantistes paraissent donc pour leur plutôt maigres.
Précédents dans d’autres régions et pays
L’Écosse ne sera pas la première
région à se prononcer sur son indépendance par rapport au pays dont elle faisait
partie jusque-là. En 2006, les habitants du Monténégro ont accepté de rompre
l’union qu’ils formaient jusque là avec la Serbie pour devenir une nation
indépendante. Au Canada, les habitants du Québec ont pu se prononcer à deux
reprises sur un référendum d’indépendance, la première fois en 1980 et la
seconde en 1995. Contrairement aux Monténégrins, les Québecois ont refusé à deux
reprises de se séparer du Canada.